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• 1842; de Laïus, n. du père d'Œdipe, le sujet de composition fr. le Discours de Laïus ayant été proposé au concours d'entrée à Polytechnique, en 18041 ♦ Fam. Allocution, discours. Faire un laïus à la fin d'un banquet. ⇒ speech.2 ♦ Manière de parler, d'écrire, vague et emphatique. Ce n'est que du laïus. ⇒ baratin, blabla.Synonymes :- baratin (familier)- jus (vieux)- speech- tartine (familier)- topo (familier)Laïos ou Laïusroi légendaire de Thèbes, père d'OEdipe, qui le tua.⇒LAÏUS, subst. masc.Fam. Discours, exposé; en partic. long développement verbeux et creux. Que penses-tu de ces laïus à perte de vue à la Chambre (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1906, p. 144). Il a commencé tout un laïus : « Ne pas trop mépriser les chemins battus... le profit, l'assouplissement qu'on gagne à se soumettre aux disciplines, etc. » (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p. 1235). Le dimanche, un séminariste prononçait un petit laïus qui passait pour une méditation et quelquefois ne manquait pas de drôlerie (BILLY, Introïbo, 1939, p. 78) :• ... ces femmes cérébrales sont très désarmées, au fond. Il faut coucher deux ou trois fois avec elles, gentiment, puis les aider. Surtout, il ne faut pas leur faire perdre confiance dans ce qu'elles croient facilement être leur principal défaut. — Quoi donc? — Le baratin, le laïus.ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 63.REM. 1. Laïusser, verbe intrans., fam. Faire un laïus; parler d'abondance. Voir LÉVY-PINET 1894, p. 183. 2. Laïusseur, subst. masc., fam. Celui qui fait un laïus; personne qui parle d'abondance, bavard. Laïusseur (...) exprime une nuance péjorative : c'est un laïusseur « c'est un homme qui parle trop » (COHEN, Lang. Éc. Polytechn., 1908, p. 188).Prononc. : [lajys]. Étymol. et Hist. 1842 (DE LA BÉDOLLIERRE, Français peints par eux-mêmes, t. 5, Les Écoles militaires, p. 116). Du nom de Laïus (époux de Jocaste et père d'Œdipe), les élèves de Polytechnique ayant eu, en 1804, pour premier sujet littéraire un Discours de Laïus (v. ESN.). Fréq. abs. littér. : 42.laïus [lajys] n. m.ÉTYM. 1842; du nom de Laïus, père d'Œdipe, le sujet de composition française le Discours de Laïus ayant été proposé au concours d'entrée à Polytechnique en 1804.❖1 Fam. (d'abord argot de l'école Polytechnique). Allocution, discours. || Faire un laïus à la fin d'un banquet. ⇒ Speech. || Un grand laïus.1 Dans le dialecte de l'École (polytechnique), tout discours est un laïus; depuis la création du cours de composition française en 1804, l'époux de Jocaste, sujet du premier morceau oratoire traité par les élèves, a donné son nom au genre.2 Vois-tu, ma tante, en français, un laïus c'est un sermon, mais en grec c'est un bonhomme que Jocaste avait épousé (…)France, Jocaste, XII, Œuvres, t. II, p. 119.2 Manière de parler, d'écrire, vague et emphatique. || Ce n'est que du laïus. ⇒ Bla-bla.❖DÉR. Laïusser.
Encyclopédie Universelle. 2012.